Le 23 octobre, j’ai participé au Dialogue sur le développement durable organisé par la Confédération. Étaient représentés les partis politiques, une dizaine de grandes entreprises suisses, la société civile et bien sûr différents acteurs étatiques. C’est la première fois que j’ai vu des acteurs aussi divers et parfois avec des intérêts divergeant codévelopper des solutions communes pour un développement durable. Mais qu’entend-on aujourd’hui par développement durable ?
Les Objectifs de développement durable
C’est les Nations Unies qui ont créé un cadre de référence mondial pour le développement durable lors de l’Assemblée générale le 25 septembre 2015. La résolution Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 a été adopté par l’ensemble des 193 États.
L’Agenda 2030 comporte 17 Objectifs de développement durable (en anglais : Sustainable Development Goals (SDGs)), déclinés en sous-objectifs avec des indicateurs bien concrets. Ces ODD doivent être atteints par tous les États membres de l’ONU d’ici à 2030. Cela signifie que tous les pays sont appelés à relever conjointement les défis urgents de la planète, tant sociaux qu’environnementaux. Les ODD concernent donc chaque habitant de la planète: moi, vous, tout un chacun.
Parcourez ces 17 Objectifs et faites le lien avec votre quotidien, vos proches, vos activités. Quels sont vos conclusions? Vous sentez-vous concerné?
La Suisse et les Objectifs de développement durable
Dés début 2016, la Confédération a lancé un processus interdépartemental pour la mise en œuvre de ODD. Dans une seconde étape, les cantons et communes ainsi que les acteurs non étatiques ont été intégrés dans la réflexion. Pour le secteur privé et la société civile, le dialogue s’est construit via une enquête en ligne et lors de la conférence du 23 octobre 2017, à laquelle j’ai participé avec plus de 250 personnes.
Le Conseil fédéral s’est engagé à publier un rapport sur les résultats de ce processus début 2018 et devrait décider des axes prioritaires en mai 2018. Les attentes sont grandes, aussi au niveau des moyens mis à disposition par Berne pour mener à bien ce projet si crucial pour tous.
L’Office fédéral de la statistique a quant à lui déjà mise au point le système d’indicateurs MONET et publié ce fascicule claire et concret avec son appréciation de l’avancement de la Suisse par rapport à l’Agenda 2030.
Et où se situe la Suisse par rapport aux Objectifs de développement durable?

Fondamentalement, il y a deux manières d’apprécier l’avancement de la Suisse:
- en comparaison internationale, avec une position dans le peloton de tête selon le SDG index de la Fondation Bertelsmann (à gauche);
- en fonction de notre potentiel, tel qu’évalué par l’Office nationale de la statistique (à droite).
Toutes les évaluations concordent sur le fait que nous avons de vrais progrès à faire au niveau de la consommation responsable (ODD 12) et de l’action climatique (ODD 13). Nombre d’ODD sont en orange ou jaune plutôt qu’en vert (voir le SDG index ci-dessous).

Performance de la Suisse par rapport aux ODD selon le SDG Index 2017.
Pourquoi les organisations devraient-elles intégrer les ODD dans leur stratégie?
Aujourd’hui, les dirigeants évoluent dans un monde complexe avec un nombre sans précédant d’évolutions sociales, technologiques, environnementales et économique. Et ses changements sont rapides, ils demandent à la fois agilité et vision de la part des dirigeants. Cependant les leaders sont souvent retissant à place le développement durable au centre de leur stratégie, pensant que les coûts dépasseront les bénéfices. Selon cet article de la Harvard Business Review, tant la recherche académique que l’expérience en entreprise prouvent le contraire.
Voici les avantages présentés:
- Augmentation de l’avantage compétitif (ou du potentiel d’impact) par un renforcement du dialogue et de l’engagement avec les parties prenantes. Une telle démarche augmente l’accès à des informations et des savoir-faire pertinents et l’intégration de l’organisation dans son écosystème. Elle sera ainsi plus performante, aussi parce que les différentes parties prenantes adopteront une attitude aidante plutôt que d’indifférence, voire de nuisance.
- Amélioration de la gestion du risque. C’est en particulier dans la chaîne d’approvisionnement que les organisations ont avantage à aider leurs parties prenantes à prendre en compte le réchauffement climatique, le manque d’eau et les mauvaises conditions de travail.
- Encouragement de l’innovation. Intégrer le développement durable dans le processus d’innovation permet d’anticiper des nouveaux besoins et d’augmenter la conformité des produits et services avec les normes à venir.
- Amélioration de la performance financière. Par exemple, une meilleure gestion des matières premières diminue les coûts d’approvisionnement et souvent aussi ceux liés à l’évacuation des déchets.
- Renforcer la fidélisation client. Les clients portent leur choix toujours davantage sur des produits en phase avec le développement durable et sont aussi prêts à payer un prix supérieur, mais raisonnable, pour de telles prestations.
- Faciliter le recrutement et la motivation des collaborateurs. Les collaborateurs se concentrent toujours davantage sur la mission, les valeurs et l’équilibre travail/vie privée dans le choix de leur employeur. Les entreprises investissant dans les ODD augmenteront leur performance en recrutant des talents pleinement en adéquation avec leurs besoins et en limitant tant l’absentéisme que le taux de rotation.
Pour faire un lien encore plus direct avec les ODD, voici un argumentaire objectif par objectif sur les avantages qu’ont les organisations de les poursuivre.
Comment mettre en œuvre l’Agenda 2030 pour votre organisation
- PME / ONG (?) –> Bcorp
- Acteurs étatiques -> ?
- Grandes entreprises –> Global Compact/GRI –> lien SDG pas encore mature
BCorp